J'AI ÉCHOUÉ MON ALLAITEMENT

J'AI ÉCHOUÉ MON ALLAITEMENT

J'ai échoué mon allaitement. 

Échec.

Je suis une mauvaise mère.

Pas bonne.

Des mots qui courent en boucle dans ma tête alors qu'avant d'être enceinte, ça me dégoûtait. Oui. À ce point. Et la maternité me rentre dedans; je deviens folle.

« Je vais peut-être essayer de donner le colostrum à l'hôpital. »

« Je vais voir, une semaine, si ça marche. »

« Si je me rends à un mois, ça va être bon. »

« Maximum trois mois, après c'est fini. »

Well, pour une fille qui ne voulait pas allaiter, j'ai toffé. Un peu. Beaucoup pour moi. J'ai toffé jusqu'à ce que mon cerveau me dise de slaquer, parce que ça commençait à peser lourd sur mes épaules. Je pleurais chaque jour, j'étais plus capable. Je vivais une relation amour-haine avec l'allaitement.

B.A.B.I, reflux, réflexe d'éjection trop fort, name it, j'ai consulté tous les groupes, les sites, les contacts. Mon bébé passait son temps à hurler plutôt que de dormir. Pleurer, plutôt que de jouer. Il n'était pas heureux, that's it. Tout ce que j'avais en moi, je le donnais à mon garçon et ses cris constants me claquaient en pleine face, INCOMPÉTENTE.

Dix mois d'enfer. Brûler d'amour pour un enfant qui t'aspire l'âme, qui te fais fondre de bonheur et de tristesse à la fois, parce que tu ne comprends pas pourquoi toi, tu l'as pas. Ton bébé ne t'aime pas. Parce qu'il ne peut pas t'aimer s'il crie comme ça. S'il pleure autant. Tu ne le calmes pas. Rien n'y fait. Tu as quelque chose de brisé qui t'empêche d'apaiser ton bébé. T'es cassée.

Et le temps passe.


Encore.


Puis tu grandis en dedans et comprends un peu plus chaque jour la signification du mot résilience. Tu ne peux pas tout contrôler. Tu n'es pas parfaite. Ton bébé non plus. Mais il t'aime. Oui oui, IL T'AIME même s'il pleure tout le temps. Tu es son fort, son ancrage, ses racines. Et peu importe les erreurs que tu feras, tu les feras pour lui, pour son bonheur et ton bonheur naîtra doucement aussi.


J'ai appris à faire ce qui est bon pour nous deux. Pour que tu aies une maman capable de t'accompagner dans tes crises et tes pleurs, il fallait que j'accepte de sacrifier ce lien physique qui nous restait.


Je n'ai pas échoué mon allaitement. 

J'ai trouvé une autre façon de te donner le meilleur de moi.

 

- Maman Anonyme

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